Le fléchissement de Belloubet sur les groupes de niveaux ne doit pas nous tromper !

 

Fléchir ne veut pas dire céder. C’est à peine reculer, le temps de calmer le feu qui couve avant d’entériner ces groupes de niveaux et les autres mesures inadmissibles pour une rentrée future, et la sélection qu’elles vont renforcer. C’est aussi une manière pour la Ministre de tenter d’évacuer la question des moyens (et celle des salaires et de la fin de la précarité qui y est fortement liée !) pourtant au centre de toutes les mobilisations de février, et de la lutte puissante, avec près de 45% des personnels engagés dans une lutte longue, qui a repris en Seine-Saint-Denis dès le retour des vacances.

Mais soyons certains de notre force et du poids de la grève !

En Seine-Maritime, comme partout en France, la très forte mobilisation du 1° février a poussé AOC à la démission. Le 6 février, malgré un temps très court de préparation, a montré la détermination des personnels qui n’ont pas hésité localement à multiplier les mobilisations et les grèves, comme à Maromme, le Grand Quevilly, Caudebec en Caux, Elbeuf, le havre, écoles de Dieppe…), la région parisienne prenant le relais dès la fin février. Atttal, Belloubet et Macron craignent maintenant qu’un mouvement de grève fort se développe dans l’Education. Le 19 mars, soyons nombreux en grève et dans la rue, montrons à nouveau notre force et préparons une grève qui fera céder le gouvernement .

Pour nos salaires

Dans un contexte d’inflation galopante, les annonces de Gabriel Attal, lors de son passage éclair rue de Grenelle, pour une revalorisation de nos salaires sont loin d’être satisfaisantes. Des effets d’annonce qui ne trompent personne, le compte n’y est pas ! Il est urgent de rendre nos métiers plus attractifs, de reconnaître les spécificités de nos emplois, et cela commence par une véritable revalorisation salariale, concrète, pour tous, et sans aucune contrepartie.

La CGT Educ’action76 revendique une augmentation significative du point d’indice et l’abandon du Pacte ! Non le Pacte n’est pas une revalorisation salariale mais un leurre ! Dans plusieurs établissements on constate des pressions sur les personnels pour accepter des briques de Pacte, des divisions au sein des salles des professeurs, des dispositifs d’aide aux devoirs et d’options qui disparaissent pour devenir des briques de Pacte.

Dans le 1er degré, les stages de réussite qui se faisaient sur la base du volontariat ne seront accessibles désormais qu’à ceux qui ont signé le Pacte. Loin de résoudre le problème du remplacement de courte durée, le Pacte est un échec, un outil néfaste aux relents nauséabonds du « travailler plus pour gagner plus ».

Rien n’a été fait pour sortir les AESH et les AED de la précarité, aucune aide d’urgence ni revalorisation salariale pour ces personnels. Nous exigeons un vrai statut de catégorie B et un vrai salaire .

Pour nos postes

C’est à une dégradation persistante de nos conditions de travail que nous assistons depuis des mois. Les classes sont surchargées et les moyens retirés un à un. La casse de l’école publique doit cesser ! De plus en plus de missions sont attribuées aux personnels sans en donner les moyens ! Des classes sont fermées, des postes supprimés, (Attal a annoncé 650 fermetures de postes à venir). Les RASED sont de plus en plus affaiblis. A cela s’ajoutent le suivi des élèves à besoin éducatifs particuliers, une inclusion sans moyens et sans aide dans des classes qui débordent déjà. La seule réponse est la création de postes ! La CGT Educ’action76 demande la création de postes d’enseignants, d’AESH, d’AED, de personnels médicaux sociaux, la reconstruction des RASED, l’arrêt de la mutualisation des AESH. Nous disons non aux suppressions de postes qui alourdissent les effectifs de nos classes et dégradent fortement les conditions d’apprentissage des élèves et nos conditions de travail ! Il faut recruter des remplaçants afin qu’il y ait réellement un professeur devant chaque classe.

Contre le « choc des savoirs » !

Véritable outil de destruction massive, le « Choc des savoirs » est une bombe lancée sur l’Education Nationale à tous les niveaux ! Les réformes prévues par Attal ne font qu’aggraver les inégalités et attaquent de plein front le métier d’enseignant. Dans le premier degré on assiste à une atteinte grave à la liberté pédagogique des professeurs, avec une volonté d’instaurer des manuels uniques, labellisés, c’est la fin de la liberté pédagogique ! Ne nous laissons pas imposer des programmes remaniés à la sauce Attal pour une école formatée et rétrograde. Non, l’uniforme, autant que l’interdiction de l’abaya ne sont pas une solution à l’échec scolaire ni à une remontée dans le classement PISA .

Avec une entrée en seconde soumise à l’obtention du DNB, mais aussi avec les cours de rattrapage obligatoires pendant les vacances, c’est toute une classe sociale que l’on affaiblit, ce sont les jeunes de quartiers populaires qui vont être mis sur le côté et qui les premiers, vont payer le prix de ces réformes délétères. Une classe « prépalycée » en cas d’échec au DNB .

Cela ne fera que retarder d’un an l’entrée dans le monde du travail, à l’heure où, depuis la réforme des retraites passée en force, chaque année compte. Et à qui fera t-on croire que tous les élèves échouant au DNB pourront malgré tout accéder au lycée, alors même qu’ une seule classe prépa lycée est prévue pour toute la Seine-Maritime ? Le choix d’une sélection renforcée est clair, avec les groupes de niveaux et des jeunes, dont les difficultés se seront accrues au collège, qui n’auront pas la possibilité de poursuivre une scolarité en lycée.

Contre la réforme de l’enseignement professionnel

Réduction des heures d’enseignement, une terminale à deux vitesses, la réforme Grandjean annonce la casse des lycées professionnels.

Pas loin de 170 heures de cours en moins (environ 6 semaines) pour nos élèves. Avec le choix entre six semaines de stage payées 100€ la semaine, ou poursuivre leurs études, c’est encore une fois nos jeunes les plus défavorisés qui vont trinquer.

Nous rejetons cette réforme dévastatrice pour l’enseignement professionnel qui laisse entrer le patronat à l’école pour faire de nos jeunes de la main d’œuvre à peu de frais ! Ce n’est ni plus ni moins que du formatage et du management en fonction des besoins locaux d’emplois.

Poursuivons la mobilisation du 12 décembre pour protéger l’avenir de nos jeunes en voie professionnelle et les conditions de travail des personnels. Nous réclamons le rejet de cette réforme, le retour des heures disciplinaires en nombre suffisant et plus de postes au concours CAPLP.

Pour une école réellement inclusive avec de véritables moyens !

Nous exigeons l’abandon des mesures prises lors de l’acte 2 de l’école inclusive : non à la fusion des AESH et des AED en ARE, rejet de la création des PAS (Pôles d’appui à la scolarité) qui donnerait la main mise à l’Éducation Nationale sur les notifications MDPH. Nous réclamons des moyens en nombre suffisant pour accueillir dignement les élèves en situation de handicap, recrutement et formation des AESH avec un statut de catégorie B et un vrai salaire leur permettant de sortir de la précarité, arrêt de la mutualisation, ouverture de places en instituts médico-sociaux.

L’inclusion ne peut pas se faire sans moyens .

La lutte ne s’arrête pas le 19 mars, les 25 et 26 mars, montrons à nouveau notre force et préparons une grève qui fera céder le gouvernement .

comme d’autres départements, rejoignons dans la lutte les collègues de Seine-saint-denis qui, dès la rentrée se sont engagés dans une grève forte.

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