Rentrée 2023 : l’École craque

Malgré les annonces ministérielles, selon lesquelles il y aura « un enseignant devant chaque classe » à cette rentrée, il manque des centaines de Professeurs des Écoles Stagiaires dans les académies de la région Île-deFrance. Dans les collèges et les lycées, nous pouvons faire le constat de multiples postes vacants. Dans de nombreux collèges et lycées, il manque des personnels infirmiers, des assistant·es de service social, des technicien·nes de laboratoire… Pour accompagner les élèves en situation de handicap, il manque des centaines d’AESH, sans surprise, vu le manque d’attractivité des conditions de salaires et de travail.

On ne compte plus le nombre d’écoles où les classes sont surchargées – parfois, 29 élèves dans des petites sections ; dans l’académie de Créteil, les élèves en filière professionnelle sont 30 par classe au lieu de 24 les années précédentes. Dans les Lycées Généraux et Technologiques les classes sont quasi-systématiquement à 36 élèves. Comme l’année dernière, des élèves n’ont pas d’affectation dans la filière de leur choix en lycée. Les fermetures de formations, particulièrement en tertiaire, organisées depuis des années, entraînent un manque de places dans les lycées professionnels. Dans la voie professionnelle, les rectorats de Créteil et de Versailles mènent une politique de « surbooking » misant sur le décrochage scolaire pour trouver des places.

Le nouveau ministre de l’Éducation nationale a confirmé les annonces du Président Macron sur le report des épreuves du Bac en juin. Nous prenons acte de cette décision après quatre ans d’alertes de la part des organisations syndicales sur un calendrier du Bac Blanquer intenable. Nous ne pouvons que déplorer le mal-être et le stress qu’ont vécu les personnels, élèves et familles.

L’aménagement de l’année de terminale bac pro, avec des épreuves anticipées, représente pour tous les élèves une nouvelle baisse de temps de formation professionnelle et générale en lycée. De plus, cette mesure étant accompagnée de la gratification des stages, elle risque de dissuader les élèves de s’engager vers des poursuites d’études.

La période de canicule a aussi montré l’état des établissements scolaires, et le retard pris sur les constructions et rénovations des bâtiments.

L’école n’a pas besoin d’annonces provocatrices au sujet des vacances scolaires d’été, de l’uniforme ou les arbres, l’école n’a pas besoin de communication tapageuse, elle n’a pas besoin d’un choc de décentralisation en ile de France, qui veut toujours aller plus loin dans l’adaptation de l’école aux seuls besoin économique, comme le demande Pécresse.

L’école a besoin de moyens. La réduction des inégalités scolaires réclame un plan d’urgence pour l’École, une carte élargie de l’éducation prioritaire et l’abrogation des réformes néfastes.

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